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Notre blog sur le mieux-être

La socio-esthétique : Un soin de beauté, une thérapie pour l'âme avec Laurence Fray, socio-esthéticienne

Dans le monde de la santé, le bien-être ne se limite pas aux soins médicaux, surtout lorsque sont concernées des personnes fragilisées. La socio-esthétique, discipline au croisement du soin et du social, émerge comme une pratique complémentaire apportant une réelle bulle d’évasion, de bien-être et confiance en soi aux personnes confrontées à la maladie, ou au handicap. 

Pour comprendre cette profession empreinte d’humanité, et ses nombreux bienfaits, nous avons pris le temps d’un échange avec Laurence Fray, socio-esthéticienne, conseillère en image et formatrice à Toulouse.  

Laurence, qui fait partie de notre réseau de thérapeutes experts, a bien voulu partager son parcours, avec passion et générosité.

Qu'est-ce que la socio-esthétique ?

La socio-esthétique est une pratique professionnelle qui utilise les soins esthétiques pour accompagner et aider les personnes fragilisées par la maladie ou le handicap. Elle s’adresse donc aux individus en situation de vulnérabilité, souvent dans un contexte hospitalier ou medico-social.

La socio-esthétique est une spécialisation du diplôme d’esthéticienne, qui se traduit par l’obtention d’un diplôme d’État. Pour Laurence Fray, la socio-esthétique intervient pour prendre soin de la personne par des soins du visage, des massages, ainsi que des gestes esthétiques tels que le maquillage. Son rôle est également d’informer une personne sur les conséquences de traitements des cancers par exemple, de la rassurer et de la guider. 

Son rôle en tant que socio-esthéticienne est donc de conseiller, de soulager les douleurs, mais également de rendre la personne plus “autonome”, de  lui permettre de “s’autodéterminer” dans les situations de handicap et de maladie. “Permettre aux personnes accompagnées de prendre leur place à n’importe quel moment de la maladie.” 

Laurence nous parle donc d’un accompagnement avant, pendant et, même, après la maladie, lorsqu’il est temps pour la personne en rémission de rentrer à la maison, de reprendre son travail…

Dans quel cadre intervient le ou la socio-esthéticien(ne) ?

On a tendance à associer la socio-esthétique à l’accompagnement des personnes souffrant du cancer, et donc à l’oncologie dans les hôpitaux et cliniques. Laurence Fray nous explique en effet que la socio-esthétique est plus développée en cancérologie depuis les Plans cancer mis en place par l’État français dès 2003. Les socio-esthéticien.ne.s font alors partie intégrante de l’équipe de professionnels et participent aux transmissions. Ils et elles permettent d’évaluer l’état de la personne (ses douleurs, l’état de sa peau, ses humeurs, sa motivation…) et de son changement de comportement avant, pendant et après chaque soin

Toutefois, la socio-esthétique s’applique à des champs beaucoup plus larges. Les socio-esthéticiennes comme Laurence, interviennent dans une diversité de milieux hospitaliers, de centres médico-sociaux dédiés aux personnes atteintes par la maladie, par le handicap, mais également les personnes âgées ou encore des personnes en réinsertion sociale. Certains professionnels, comme Laurence, peuvent aussi intervenir à titre individuel auprès de la personne concernée, souvent sur la demande des personnes aidantes.

Laurence nous parle également des DAC, les Dispositifs d’Appui à la Coordination, des “organisations de proximité qui améliorent la prise en charge des situations complexes”, tels que les soins palliatifs, les maladies chroniques, invalidantes…

Le métier et la formation de socio-esthéticienne

Les professionnels de la socio-esthétique proposent des soins esthétiques adaptés aux besoins spécifiques des personnes accompagnées : des soins de la peau, du maquillage, des soins des ongles ou encore des massages. En effet, le métier requiert un diplôme en esthétique,  complété par une formation en socio-esthétique qui englobe les aspects relevant de la psychologie, du médical et du social. 

Comme nous l’explique Laurence Fray, être socio-esthéticienne nécessite “une capacité d’écoute active et attentive” pour adapter le soin à la personne, par le biais de massages, du toucher, de soins esthétiques. Elle nous explique la diversité de contexte d’exercices de la socio-esthétique : en tant que salarié.e tout d’abord en établissement (hôpital, clinique) ou en association telle qu’à La Ligue contre le cancer, ou bien en tant qu’indépendant(e) auprès d’établissements de soin, auprès du réseau de soins palliatifs, ou encore d’Ehpad.

Ainsi, Laurence nous explique le rôle de l’ARSE MP (Association Régionale de Socio-Esthétique de Midi-Pyrénées), pour mettre en relation les professionnels et les structures qui en ont besoin, via des appels à projets et des partenariats. L’échange de pratiques entre professionnel(le)s est donc aussi très important dans une logique de partage et de transmission pour mieux s’adapter à des publics différents, dans le cas de handicaps spécifiques.

Quand on lui demande quelles sont les qualités pour être socio-esthéticienne, elle nous explique qu’il est important de commencer par la base, l’esthétique et de la pratiquer. Ensuite, il existe des formations spécialisées, telles que le CODES à Tours inscrite au RNCP qui délivre une certification professionnelle de socio-esthéticien.ne.

Enfin, elle conseille de s’interroger sur les raisons qui poussent à vouloir faire cette profession, car il faut être préparé à des situations difficiles, qui nécessitent beaucoup d’écoute et d’empathie. 

Les bienfaits de la socio-esthétique

La socio-esthétique intervient comme un vrai complément aux soins médicaux et correspond à une prise en charge globale de la personne accompagnée.

Le soin, le temps, l’écoute et l’empathie offerts par le ou la socio-esthéticien.ne correspondent à un besoin vif aujourd’hui, en alliant le bien-être corporel et psychologique. Voici quelques uns des bienfaits apportés par les soins socio-esthétiques : 

    • amélioration de l’estime de soi, et reconnection au corps
    • contribution à la rémission globale avec un effet positif sur le processus de guérison physique
    • diminution de stress et de l’anxiété
    • stimulation des interactions sociales    

Laurence nous explique enfin comment se déroule son accompagnement : tout commence par un rendez-vous au cours duquel il est essentiel d’écouter la personne et de comprendre son parcours. Il est important que la personne s’exprime aussi sur ce qui a pu lui manquer dans ce parcours, et sur ce qui lui ferait du bien aujourd’hui, la notion de plaisir est importante.

 

La reconnaissance du métier de socio-esthéticienne, un vrai enjeu

Le métier est encore peu connu auprès du grand public. Pourtant, prendre le temps et prendre soin des personnes atteintes par le handicap, par la maladie et toute forme de vulnérabilité psychologique, médicale ou sociale, est un réel besoin car ce temps et ces soins font défaut dans les structures traditionnelles, par manque de moyens notamment. 

L’ARSE, Association Régionale de  Socio-Esthétique est présente dans plusieurs régions françaises et participe à cette reconnaissance. Elle permet de fédérer les professionnels, de leur permettre de rencontrer les personnes qui ont besoin d’elles dans les structures adaptées. 

Chez Maison Magenta, nous souhaitons participer à cette reconnaissance en intégrant activement la socio-esthétique au sein de nos ateliers inclusifs de Beauté et de bien-être. 

Selon Laurence, la socio-esthétique de part l’emploi du terme “esthétique” peut-être  associé à une notion de superficialité, alors qu’il s’agit principalement d’authenticité pour exercer ce métier. 

À travers un atelier de maquillage, la personne apprend le geste, se regarde, “elle se redécouvre” et elle “se sent plus forte”. La “dissociation du corps” est commune chez les personnes atteintes par la maladie ou le handicap. Il est essentiel que la personne reprenne estime d’elle-même et plaisir à prendre soin d’elle. 

 

Zoom sur le parcours de Laurence Fray, socio-esthéticienne à Toulouse

Laurence Fray a créé petit à petit son parcours vers la socio-esthétique et a cherché constamment à se former et à exercer son métier auprès de divers publics. C’est le lien social qui est le fil rouge de son parcours : elle entame d’abord des études de langue, exerce en tant que secrétaire trilingue, avant de se reconvertir dans le médical en tant que secrétaire médicale. En 2008, elle complète son parcours médical avec un CAP Esthétique. C’est une formation en socio-esthétique qui synthétise tout son parcours, tout y est : la communication, le relationnel, le soin médical et l’esthétique. 

Ce qu’elle apprécie le plus dans son métier : “L’authenticité du lien créé avec la personne, on est dans la vrai”

“On apporte à la personne une bulle où l’on prend le temps de l’écoute, du toucher, du contact avec les mains”. 

“La personne sort de chez elle, elle sort également du milieu médical, elle rencontre d’autres personnes”. laurence nous parle en effet de l’importance de créer un cocon en dehors du corps médical pour aider les personnes à apprendre des gestes et prendre soin d’elles . Il s’agit aussi de créer des moments “légers”, de partage et “fluidité”

Conclusion : socio-esthétique, bien-être et beauté inclusive

La socio-esthétique et les soins prodigués ne sont pas de simples soins de beauté : ils sont des passerelles vers le bien-être et un soutien dans l’épreuve que représente la maladie ou le handicap. Loin d‘être superficielle, la socio-esthétique touche à l’authenticité, à la relation à soi et à l’autre, à la rémission… En redonnant de la couleur aux joues et de l’éclat dans les yeux, les socio-esthéticien.ne.s jouent un rôle crucial dans le rétablissement de l’estime de soi et dans l’amélioration de la qualité de vie de leurs patients. Ces professions, par leur capacité à toucher l’âme autant que le corps, s’affirment comme un complément indispensable à la médecine traditionnelle. 

C’est toute la raison d’être de Maison Magenta et de ses ateliers inclusifs de bien-être et de beauté permis par nos thérapeutes de confiance.

Pour suivre Laurence Fray : 

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