Portrait d’Anne-Sophie Estibal co-fondatrice de Maison Magenta
Anne-Sophie et Cynthia, les fondatrices de Maison Magenta se sont prêtées à l’exercice de l’écriture et de l’introspection. Car Maison Magenta est une initiative qui est née de leur propre vécu. De ce vécu intime et de la confrontation aux épreuves liées à la maladie et au handicap, ont grandi une amitié ainsi qu’une force de résilience, pour donner lieu à un projet commun, leur “Maison Magenta”.
Un endroit pour accueillir toutes celles et ceux qui traversent ces mêmes épreuves, et leur donner les clés du bien-être et de la beauté en toute inclusivité et bienveillance.
Aujourd’hui, Anne-Sophie a 3 enfants et de nombreuses casquettes, celles héritées de “sa vie d’avant” en tant qu’esthéticienne, nutritionniste, et gérante d’un institut de beauté, et celles qu’elle a acquis “après”, en se formant : kinésiologie, feng shui, yoga, sonothérapie…
Son vécu en tant que parent aidante d’un enfant touché par le handicap, son empathie innée, comme son immersion dans les soins de bien-être, diplômes en poche, lui permettent aujourd’hui de créer les ateliers inclusifs de Maison Magenta en lien avec les thérapeutes.
Entre sa vie d’avant et son temps présent, investi de tout cœur dans Maison Magenta et auprès de ses proches, Anne-Sophie a pris le temps de s’interroger.
C’est son “pourquoi” que nous partageons dans cet article.
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“Après plus de 10 ans passés en tant que gérante d’un Institut de beauté, j’ai souhaité créer un concept d’égrégore* entre professionnels et bénéficiaires dans le domaine du bien-être et de la beauté. J’imaginais un lieu de partage de valeurs, un lieu de quiétude, où l’on se sentirait comme à la maison pour se retrouver.
Je me suis interrogée sur les racines de cette idée.
Pourquoi je me sentais si impliquée dans ce projet ? Pourquoi moi ?
Je suis alors revenue sur mon chemin de vie.
En novembre 2018, me voilà embarquée dans une retraite de yoga avec pour titre : « Rencontre avec soi-même »
Je ne remercierais jamais assez la personne qui m’a fait vivre cet enseignement. Il s’avère que c’est arrivé au même moment que l’annonce du handicap de ma fille âgée de 2 ans à l’époque.
J’ai envie de dire “heureusement”, car sans ça, je me serais écroulée. Sans compter les difficultés déjà passées dans ma vie (pervers narcissique, violences conjugales, difficultés à avoir des enfants…)
Le sens de ma vie avait changé. Ma façon de voir les choses a changé.
Après toutes les difficultés traversées, le message était limpide à mes yeux. Je ne suis plus ici à ma place.
Le sens que je souhaite apporter maintenant à mon parcours va plus loin que l’esthétique et le paraître. Je suis guérisseuse de l’âme. Ce que j’ai toujours été au fond, mais que je ne voyais pas avant.
Alors, je me suis demandée à quoi ressemblerait ce nouveau chemin aligné avec qui je suis, ainsi qu’avec mes valeurs profondes ?
Il consiste à m’entourer humainement pour apporter, en cohésion avec les autres praticiens et par des méthodes complémentaires, un retour à Soi en globalité de la personne prise en charge.
Je me suis ensuite demandée : quelle serait ma place ?
Mon rôle serait de maintenir cet égrégore*, de donner des soins, de former sur des techniques esthétiques, et d’animer des ateliers en individuel ou en collectif dans cet endroit magique.
Si chaque personne se retrouve, se recentre, partage avec l’autre sans jugement, prend conscience de son alimentation, alors nous nous retrouvons aligné avec nous-même pour un équilibre de vie et un changement profond et bénéfique.
Je ne veux plus gérer une équipe, je souhaite une cohésion humaine !
L’handicap ou la maladie est une force, c’est une conviction profonde. Je ne vois plus le handicap et la maladie comme avant, j’ai besoin de transmettre cette vision à des personnes en souffrance face à cette situation.
* Un égrégore désigne un esprit de groupe formé par la réunion des intentions, des énergies et des désirs de plusieurs individus unis dans un la poursuite d’un objectif commun.